Avignon 2014 – On y était!

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2014-07-18 11.51.02Aucun d’entre nous n’oubliera l’exaltation bouillante de la liesse qui s’empare des murs d’Avignon, pendant les trois semaines de son festival, de jour comme de nuit.

Notre séjour s’est déroulé les 16,17,18,19 et 20 Juillet. Nous n’avions auparavant jamais participé au festival.

D’emblée, les murs nous disent tout de suite où nous sommes.
Un phénomène unique au monde : pendant trois semaines, les murs et les façades d’Avignon s’habillent de toutes les affiches du Off, c’est un ballet surprenant d’une profusion de couleurs et d’invitations au spectacle. Sans compter les plaisantes sollicitations des compagnies dans la rue qui participent avec entrain à cette atmosphère si particulière.

Les intermittents en lutte

crédits photo : Caroline Léna Becker

Cette année, cette atmosphère était beaucoup plus politique que d’habitude. Il y avait dans l’air cet esprit de lutte et de combat, eu égard au conflit qui oppose depuis des mois le gouvernement et les professionnels de la Culture.
Jouer c’est lutter, pouvait on lire ici et là. Ils portent tous un petit carré rouge en signe de solidarité avec leurs professions. Comédiens, techniciens, saisonniers, publics …

Impossible de ne pas sentir concernés.

La nuit comme en plein jour

Nous étions logés au Lycée Saint Joseph, un lycée privé jésuite ouvert en 1852, au cœur de la fournaise d’Avignon.
Ce lycée a lui aussi accueilli des spectacles tout au long de ces trois semaines, on avait vraiment l’impression que tout le site était un théâtre à ciel ouvert. Grands escaliers intemporels, colonnes d’un autre temps, notre hébergement était tout à fait dans l’esprit du festival : notre histoire au service de l’avenir, entre passé et présent.

A Avignon, les notions du temps s’abolissent.
En permanence, il s’y passe quelque chose, on y donne la première d’un spectacle, les rues s’animent non stop, tout paraît possible, tout semble exister, tout semble avoir le droit d’être ici, tout Shakespeare serait joué en quelques jours sans interruption que ça ne me surprendrait pas.

Palais des Papes 2014Je n’avais qu’à lever les yeux  pour trouver l’inspiration, pour mes textes sur le séjour.

Du petit matin jusqu’aux premières heures de l’aube, Avignon est éveillée à tout instant. Une journée à Avignon dure bien plus que 24h. Cette citadelle, aussi politique qu’artistique, aussi célèbre que méconnue, ne dort jamais.
Avignon est le festival des éléments politiques qui sont le fondement d’une démocratie culturelle plurielle et métissée.

La nuit, le jour, la chaleur, l’eau, le feu, le vent, la terre.

Avancer, construire, découvrir

Nos animatrices des CEMEA  -une association d’éducation populaire et mouvement d’éducation nouvelle – ont conçu un vrai petit parcours pour chaque festivalier. Chacun d’entre nous, avec nos collègues de l’Ecole de la deuxième Chance de Toulouse, a pu construire avec son propre langage son festival intime.

Avignon prend le pouls du monde et de la société, dans ses moindres soubresauts, dans ses plus subtiles douleurs intimes ou collectives. Ce festival politique majeur n’est pas un supermarché culturel à la carte qui étalerait pompeusement une programmation élitiste et déconnectée du monde.

A mon avis, c’est au contraire un véritable espace de partage au long cours : on s’imprègne, on prend le temps d’accueillir le moment présent, qu’il s’agisse de la liesse communicative d’une création sur l’Afrique ou des fulgurances déroutantes du I AM dans la Cour du Palais des Papes.

Thermomètre de démocratie, Avignon regarde l’Avenir droit dans les yeux et semble nous dire les mots d’Antoine Vitez :

Crédits photo : Caroline Léna Becker

Crédits photo : Caroline Léna Becker

Merci à toute l’équipe de l’E2cel de Nantes, l’E2C de Toulouse,
Merci à mes collègues stagiaires,
Merci aux équipes des CEMEA,
Sans qui ce séjour n’aurait pas pu devenir réalité(s).

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